Balade anti-spéculative le long du canal...la suite

Ce Plat Pays qui est le nôtre: « Balade anti-spéculative le long du canal…la suite »
 

En collaboration avec Inter-Environnement Bruxelles (IEB), le CASI-UO organisera  une balade anti-spéculative le long du canal partant cette fois-ci du vieux Molenbeek, le berceau de l’industrie bruxelloise, dénommé par les centaines d’ouvriers du quartier, durant le premier quart du xixe siècle, le «Petit Manchester», en continuant vers le bassin Beco, où, en rive gauche, on ne peut pas manquer l’ensemble de Tours et Taxis, installé sur d’anciens terrains humides, ceux-ci servant autrefois de pâturage aux chevaux de la Pose impériale fondée au xvie siècle par la famille italo-allemande Thurn und Taxis et pour finir face à la tour UpSite avec ses 140 m de haut pour 41 étages d’appartements de très haut standing à la tête du bassin Vergote.

Le canal de Bruxelles est un lieu historique de promenade. Néanmoins, sa vocation première consiste à transporter des marchandises et aussi des personnes. Près de trois cents ans plus tard, c’est le développement industriel qui lui donnera plus ou moins sa morphologie actuelle. Toutefois, sa transformation continue…Il n’aura pas échappé aux bruxellois·es que les nombreux terrains bordant le canal, destinés jusqu’il y a peu à accueillir des activités économiques utilisant ou non la voie d’eau, sont affectés aujourd’hui à des fonctions culturelles et de loisirs, de commerces et de logements haut de gamme. Un mouvement de transformation soumis à la pression exogène, celle des promoteurs et des convoitises qui en font aujourd’hui un lieu de rente, de spéculation ou de consommation.

Les territoires qui bordent le canal sont alors présentés comme des quartiers ghettos à revitaliser, des friches industrielles à reconquérir par les pouvoirs publics, les promoteurs, les créatifs et les touristes de tout poil. Notre souhait était celui de mettre en miroir le versant moins visible et anti-spéculatif du canal, celui des habitant·es, des travailleurs·euses, avec ses quartiers populaires comme lieu de vie, d’accueil, de solidarités et de ressources, avec ses vastes terrains connectés à la voie d’eau pour accueillir des entreprises et jouer un rôle d’approvisionnement de la ville en matériaux et marchandises.