paroles sur images : Ciné-Club
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Les soirées Paroles sur images ont le but de susciter une réflexion et une discussion autour de différentes thématiques d’actualité à partir d’un film ou d’un documentaire. Via cette activité nous rencontrons d’autres associations et nous prenons le temps de discuter, mais aussi de soutenir des luttes existantes et de relayer leurs revendications. Nous faisons aussi attention à créer des liens entre l’Italie et la Belgique et nous soutenons des manières alternatives de produire et distribuer des œuvres culturelles.
Le serate Paroles sur images hanno lo scopo di suscitare una riflessione e una discussione su diverse tematiche di attualità a partire da un film o da un documentario. Attraverso questa attività incontriamo altre associazioni e ci prendiamo il tempo per discutere, ma anche per sostenere le lotte in corso e diffondere le loro rivendicazioni. Facciamo anche attenzione a creare legami tra l’Italia e il Belgio e sosteniamo modi alternativi di produrre e distribuire opere culturali.
Nos prochaines projections :
20.11.2025 – THE ROLLER, THE LIGHT, THE FIGHT ◠ Ciné Yazan #3 · Cinéma & repas solidaire
2025
2025
20.11.2025 – THE ROLLER, THE LIGHT, THE FIGHT ◠ Ciné Yazan #3 · Cinéma & repas solidaire
01.11.2025 – Projection-débat « Portuali » de Perla Sardella
23.10.2025 – LES MIENNES ◠ Ciné Yazan #2 · Cinéma & repas solidaire
18.09.2025 – VEUVES ! ◠ Ciné Yazan #1 · Cinéma & repas solidaire
19.06.2025 – Projection-débat « L’acier a coulé dans nos veines »
1.06.2025 – Projection-débat « Fondata sul lavoro »
9.05.2025 – Projection-débat « Pensando ad Anna »
3 et 17.04.2025 – Projection-débat « La classe operaia va in paradiso » et « Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto »
19.03.2025 – Projection-débat « Au suivant! Le travail social sous tension »
30.01.2025 – Proiezione-dibattito « Kissing gorbaciov »
2024
2024
03.10.2024 – Projection-débat « Qui non c’è niente di speciale »
14.09.2024 – Projection « Nos ancêtres n’étaient pas Gaulois » dans le cadre de l’inauguration de la cité des associations
28.05.2024 – Projection-débat « Même si le lion ne veut pas »
16.04.2024 – Projection-débat « Our City »
6.04.2024 – Projection-débat « Brucia ancora dentro »
21.03.2024 – Projection-débat « Quand la police tue »
15.02.2024 – Projection-débat « Le balai libéré »
31.01.2024 – Projection-débat « Une jeunesse italienne »
2023
2023
14.11.2023 – CINECOOP – Projection-débat « Le Magnétophone »
11.10.2023 – Projection-débat « The Yellow Queen. A road movie »
16.06.2023 – Projection-débat « E tu come stai? »
01.06.2023 – Projection-débat « Per questo, per altro, per tutto »
25.05.2023 – Fête de financement pour « Kissing Gorbaciov »
16.05.2023 – CINECOOP – Projection-débat « Ceux de Clabecq »
11.04.2023 – Projection-débat « Interdit aux chiens et aux Italiens »
28.03.2023 – Projection-débat « Senza chiedere permesso – Sans demander la permission »
14.03.2023 – CINECOOP – Projection-débat « Cette nuit-là »
13.03.2023 – Projection-débat « Jusqu’au dernier souffle »
2022
2022
Nous avons pu reprendre à pleine vitesse tant à Saint-Gilles qu’à Anderlecht où nous avons réalisé un partenariat avec le COOP et Gsara.
13.12.2022 – CINECOOP – Projection-débat « Peer enquête »
08.12.2022 – Projection-débat « Vogliamo i colonnelli »
15.11.2022 – CINECOOP – Projection-débat « Stalingrad, avec ou sans nous ? »
08.11.2022 – Projection-débat « In campo nemico »
18.10.2022 – Projection-débat « Women don’t cycle »
11.10.2022 – Projection-débat « 2121 Hypothèses Associations »
20.09.2022 – « Esprit bruxellois, es-tu là? »
21.06.2022 – « SARURA »
11.06.2022 – « Conflits et migrations : causes – accueil – répression (documentaires)
10.05.2022 – « EN MARCHE »
28.04.2022 – « GOUJONS 59/63 »
12.04.2022 – « UNE BELLE HISTOIRE VECUE » et « LES MAISONS ROUGES »
24.03.2022 – « QUELQUE CHOSE DE NOUS »
8.03.2022 – « DE L’AUTRE CÔTE DES MERES »
24.02.2022 – « CAMPING WESERTAL » ET « LES VOISINS »
26.04.2022 – « PLACES NETTES »
24.04.2022 – « TEKOSER. IL PARTIGIANO ORSO »
22.02.2022 – « Bureau de chômage »
2021
2021
Malgré les difficultés dûes à la crise sanitaire, nous avons organisé 6 projections qu’on présente ici organisées par thématiques et pas en ordre chronologique. Deux projections sur les frontières et la solidarité ; deux sur le monde du travail ; deux sur l’intégration. Les migrants ont toujours été au centre de nos réflexions et débats.
Monde du travail
Comme on le sait, le marché du travail a considérablement évolué au cours des deux dernières décennies, sous l’effet de phénomènes tels que la mondialisation et l’accélération du progrès technologique. Ces changements semblent également avoir un impact important sur la façon dont les professions sont exercées, avec moins de postes stables et plus d’emplois « flexibles », qui se traduisent souvent par des formes d’emploi temporaires et précaires. Dans ce contexte, l’idée d’une carrière professionnelle linéaire, comprenant une formation initiale, une courte période consacrée au placement et l’obtention ultérieure d’un poste stable avec un contrat permanent, devient, si ce n’est exactement irréaliste, certainement difficile à réaliser. Les travailleurs se retrouvent de plus en plus souvent à devoir faire face à de nombreuses expériences de travail précaire et à de multiples transitions professionnelles au cours de leur vie professionnelle, ce qui accroît les sentiments de malaise et d’incertitude chez de nombreuses personnes. Avec nos projections nous montrons que, malgré la distance qu’il peut y avoir entre une campagne du sud de l’Italie et le centre de la métropole bruxelloise, l’accès au monde des droits sociaux n’est pas garanti et que seule la lutte des premiers concernés peut permettre des évolutions positives.
Dans les deux cas, comme intervenants, nous avons eu deux voix des premiers concernés (donc des travailleurs du secteur) ainsi que deux spécialistes de la matière.
Frontières et solidarité
Chaque jour dans le monde, des réfugiés et des migrants risquent leur vie dans une tentative désespérée d’atteindre la sécurité ou une vie meilleure. Traversées maritimes dangereuses, longs trajets à pied autour de murs et de clôtures en fil de fer barbelé, voyages dans des camions ou des conteneurs où il y a un risque de suffocation : les reportages relatent de nombreux épisodes dramatiques. Ces itinéraires rassemblent des réfugiés et des migrants, qui ont des besoins de protection différents mais empruntent souvent les mêmes routes. C’est pourquoi on parle de « flux mixtes » : les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants fuyant la pauvreté voyagent côte à côte. Chaque année, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants meurent en mer dans une tentative désespérée de rejoindre l’Europe. Ils partent dans des bateaux de pêche, des barges délabrées et des petits bateaux. Ils partent de l’Afrique de l’Ouest vers les îles Canaries, du Maroc vers l’Espagne, de la Libye vers Malte et l’Italie, de la Turquie vers les îles grecques. Beaucoup d’autres entrent dans l’UE par voie terrestre, via la Turquie et les Balkans, ou depuis l’Ukraine et le Belarus. Les personnes qui entrent en Europe de manière irrégulière – sans passeport ni visa – le font pour de nombreuses raisons. Dans de nombreux cas, il s’agit de migrants fuyant la pauvreté, mais il y a aussi ceux qui fuient les persécutions, les violences politiques et les conflits armés. Cependant, lorsqu’il y a violation d’un droit, il y a aussi des activités marquées par la solidarité. Nous avons voulu décrire les deux côtés, comme pour les autres questions : d’une part, la violence de ceux qui spéculent sur les vies humaines et profitent des migrants et des travailleurs précaires, et d’autre part, la construction des alternatives pour un monde plus juste. Or, nous verrons comment cet aspect subit une répression violente sous toutes les latitudes.
Intégration
Bruxelles est peut-être cosmopolite, cela ne la rend pas forcément accueillante pour tout le monde. Après la seconde guerre mondiale et pendant toute la seconde moitié du 20ème siècle, d’importantes communautés de travailleurs migrants provenant du sud de l’Europe (Italie, Grèce, Espagne, Portugal), du Maghreb, de Turquie, du Congo, d’Europe de l’Est sont venues accentuer ce phénomène. Arrivés dans un premier temps pour faire tourner les usines, ces migrants installés dans les quartiers « populaires » de Bruxelles, ont été brutalement touchés par la désindustrialisation. Et, si quelques-uns – « des arbres qui cache la forêt », pour reprendre l’expression d’Anne Morelli – ont tiré leur épingle du jeu et sont devenus des descendants d’immigrés respectables, intégrés, une grande partie n’ont pas connu une ascension sociale fulgurante et le maintien de leur condition a donné le nom à leurs quartiers de résidence de « croissant pauvre de Bruxelles ». Nous avons ressenti le besoin de remettre au travail le concept d’intégration : nous avons eu le besoin de comprendre ce que ce terme implique aujourd’hui pour les publics que nous rencontrons. Nous avons pour cela organisé deux projections sur la thématique.
02.12.21 – « Enfants d’ici, Parents d’ailleurs »
28.10.21 – « Shift »
18.10.21 – « Un Paese di Calabria »
24.06.21 – « The Milky Way »
07.06.21 – « Notre territoire »
30.04.21 – « C’est notre pays pour toujours »
2020
2020
Cette activité au début de l’année a commencé de la meilleure des façons : un premier film sur les partisanes en Italie qui aurait ouvert un cycle sur la relation entre les femmes et la politique. En effet c’est notre pratique courante d’organiser les projections en cycles thématiques, car un seul film et un seul débat pour affronter un sujet particulier n’assurent pas le niveau d’approfondissement que nous cherchons. Cette première projection a eu lieu fin février et avait vu la participation du Collectief 8 maars. Pendant cette dernière soirée de socialité, le collectif avait partagé les raisons de la grève appelée pour l’occasion (le 8 mars 2020 il y aurait eu une grande manifestation dans les rues de Bruxelles, sous une pluie constante). Une cinquantaine de personnes était présente à notre projection-débat. Nous avions déjà organisé presque tout pour arriver en mai avec quatre projections-débats sur cette thématique féministe : après deux semaines, on avait prévu une projection sur la lutte des femmes sans papiers en Belgique, avec la participation d’un collectif des premières concernées, mais cela n’a pas pu avoir lieu à cause des mesures pour lutter contre la pandémie. Aussi les autres deux projections du cycle n’ont pas vu le jour : une sur la lutte des Madres de plaza de Mayo en Argentine (avec un focus sur l’émigration politique chilienne et argentine dans les années 70) et une autre production belge sur la participation des femmes aux brigades rouges in Italie (Do you remember revolution de Loredana Bianconi). L’impossibilité à organiser des projections-débats en présentiel a empêché d’avancer selon la programmation et le cycle n’a pas eu lieu. Nous avons décidé de postposer les projections à date à déterminer, pour deux raisons : les documentaires étaient disponibles en ligne gratuitement, donc la valeur ajoutée était représentée par le moment d’échange collectif en présentiel. Donc nous avons voulu attendre que la situation revenait à la normalité, mais nos espoirs se sont vite confrontés avec la dure réalité. Pour cela nous avons accepté d’organiser deux projections-débats en ligne. La première projection a eu lieu en mai, tandis que la deuxième en décembre. Nous avons donc privilégié la projection de deux documentaires en lignes sur des sujets liés à l’actualité mais qui n’offrait pas une perspective d’action sociale immédiate : le coronavirus en Italie et la haine sur internet. Les deux documentaires proposés ont été accompagnés par des discussions avec les réalisateurs. Les questions avaient été préparées à l’avance par l’animateur, en collaboration avec des personnes qui avaient déjà participé à nos projections, contactées pour l’occasion. Ceux qui ont participé à ces projections ont eu un rôle de spectateurs. Notre public fidélisé aux projections-débats a été averti des changements. Le public qui participait à notre activité était bien conscient que des alternatives n’étaient pas faciles à trouver.
17.12.2020 – « I fili dell’odio »
20.04.2020 – « Italia Lockdown »
27.02.20 – « Bandite »
2019
2019
En 2019 nous avons organisé 10 projections organisées comme suit.
Monde du travail
La première projection de l’année 2019 a coïncidé avec la dernière du cycle sur le travail commencé en 2018. Le cycle des projections-débats sur le travail a commencé en 2018 et il a été clôturé en 2019. Cette programmation a eu comme fil conducteur le travail et les luttes dans le monde du travail. Nous avons choisi cette thématique parce que le travail est au cœur de nos existences et que, trop souvent, les décisions importantes n’y sont pas prises par les travailleurs, qui sont pourtant les premiers concernés. En Europe, pendant les 30 années qui ont suivi la Deuxième guerre mondiale, les travailleurs ont pu partiellement imposer leur voix, grâce à leur force : chaque droit social a été une conquête. Depuis 40 ans, ces victoires n’ont cessé d’être remises en cause par le néolibéralisme. Non content de s’attaquer aux organisations des travailleurs et à la grève, le discours dominant nous raconte qu’il n’y a plus des classes, ni d’antagonismes de classe. Il n’y aurait plus d’ouvriers, si ce n’est dans les pays étrangers : en Occident l’existence même des travailleurs et de leurs intérêts spécifiques sont niés. Malgré ces efforts menés par les classes dominantes pour voiler la réalité du terrain, les faits sont autres et les travailleurs sont loin d’accepter d’être transformés en objets ou marchandises. Pour cela la lutte continue : pour le salaire, pour le temps, pour les conditions de travail, pour la vie et l’existence. Avec ce cycle, clôturé en février 2019, nous avons voulu contribuer à cette lutte en stimulant des réflexions afin de faciliter la rencontre, la reconnaissance réciproque et l’organisation.
Colonialisme italien
Avec la deuxième et la troisième nous avons voulu creuser la question du colonialisme italien, en particulier dans la corne d’Afrique pendant le fascisme. Le cycle sur l’impérialisme italien s’est imposé car nous avons voulu offrir un autre point de vue sur l’actualité de l’Italie et sur son histoire. Nous avons voulu, d’un côté, donner une image différente de celle dominante en 2019, avec le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, à savoir l’image d’un pays raciste sans possibilité de sortie ; de l’autre côté, nous souhaitions éviter de tomber dans le piège d’imaginer un pays ou un peuple innocent et sans responsabilités dans le système des inégalités qui caractérisent le nord et le sud. En 2019 en Italie l’extrême droite avait retrouvé une nouvelle force qui s’est manifesté à plusieurs niveaux. Pour expliquer ce phénomène, la situation économique joue un rôle important : en une période de crise économique les inégalités augmentent et pour maintenir le contrôle dans la société le pouvoir crée des conflits horizontaux. Au niveau institutionnel, nous voyons que des racistes occupent des postes de ministres et cela ne pose plus de problèmes dans l’opinion publique. Pour compléter ce cadre, on voit qu’au niveau de la société civile des groupes d’extrême droite ont une large marge de manœuvre pour propager leurs discours de haine, grâce notamment aux médias soi-disant progressistes qui leur donnent de la place au nom de la liberté d’expression. C’est sur ce dernier niveau, à savoir le plan culturel, que comme association nous pouvons opérer. Nous croyons qu’approfondir l’histoire, à travers des productions culturelles, est une opération qui pourrait nous permettre de mieux se positionner dans le débat quotidien. Un collectif d’écrivains italiens, Wu Ming, disait “les histoires sont des haches de guerre à déterrer”. Voilà une conception qui voit l’histoire, les recherches et la divulgation comme étant des outils conflictuels pour changer l’état des choses présent. Avec ce cycle nous avons approfondi l’histoire du colonialisme italien, qui ne nait pas et ne meurt pas avec le fascisme, en espérant donner des outils pour lutter aujourd’hui contre le racisme et le nationalisme.
Ecologie
La quatrième projection a été imaginée pour commémorer le dixième anniversaire du tremblement de terre dans les Abruzzes (avril 2009). A cette projection, insérée dans le cadre d’un festival, nous avons lié un rencontre-débat sur la gestion de l’urgence après les tremblements de terre dans les Marche en 2016. Nous ne pouvons pas parler d’un vrai cycle de projections car la projection a été unique, mais une introduction s’impose. Cette projection a été l’occasion pour faire un bilan de la situation dans des territoires touchés par les tremblements de terre dans les Abruzzes en avril 2009. Ce documentaire a été inséré dans le cadre d’un festival et il a été accompagné par une rencontre débat sur la gestion de l’urgence de la part du pouvoir public après le tremblement de terre dans les Marches en 2016. Toutes ces activités se sont focalisées sur la thématique de la durabilité sur un plan local à plusieurs niveaux – environnemental, social et économique. Nous avons voulu, avec nos partenaires, amener une réflexion sur des formes de sociétés alternatives au modèle actuel. Un autre objectif a été de réfléchir sur la relation entre pouvoirs publics, société civile et territoires. Les crises créent des nouveaux équilibres et la gestion de la crise est la phase pendant laquelle ces nouvelles relations de pouvoir peuvent être appréciées. Nous avons approfondi la gestion de la crise dans les Abruzzes et celle dans les Marches : l’observation que nous avons fait est que les pouvoirs publics essayent d’élargir leur influence sur la société dans ces situations, par contre la société civile risque d’être expulsée de ce parcours ou, pire, subsumée. Nous avons investigué les parcours de résistances autonomes de la société civile pendant ces deux catastrophes. Cette démarche est très utile pour comprendre aussi ailleurs les possibilités de la société civile d’accompagner, de contrôler ou de contraster l’action publique en périodes de crise, mais aussi dans des contextes de normalité.
Sport et politique
La cinquième et la sixième projection ont été organisées en soutien de la IVème édition du tournoi antiraciste de football de Bruxelles, les documentaires ont donc permis de faire le lien entre la pratique sportive et politique. Nous avons organisé deux projections sur la réalité qui lie le monde du sport avec celui de la politique. Ces deux projections ont eu comme objectif de soutenir la journée du quatrième tournoi antiraciste de Bruxelles. Ce tournoi représente, d’un côté, un espace où les différentes réalités politiques, associatives, qui font un travail de terrain, peuvent se rencontrer et créer des liens, à savoir faire communauté ; de l’autre côté, le tournoi permet aussi à toutes les personnes et les groupes qui ont déjà une pratique sportive, de venir et de s’intriguer à des moyens pour lier le sport à des pratiques antiracistes et antisexistes: à savoir, il a la fonction de politiser ces personnes ainsi que leurs pratiques. Nous imaginons le tournoi comme un espace traversé par différents parcours et expériences de sport qui se renforcent mutuellement, pour après repartir et continuer leur travail quotidien. Pour renforcer cela nous avons organisé un parcours préalable au tournoi, fait par des événements qui avaient comme but de développer des réflexions sur le sport. Tout le monde investit le football de qualités dans un sens comme dans l’autre. D’un côté on a ceux qui pensent que le football serait la cause du racisme, du fascisme, de l’homophobie, du nationalisme. Nous entendons souvent dire “ah oui si tous ces gens à la place de regarder des matches participaient aux manifs ça serait toute autre chose”. Donc nous avons ici une vision du football comme arme de distraction massive. Ou à l’inverse, il serait la réponse à tous les problèmes de la société : le foot va lutter contre le racisme, rapprocher les peuples, il faut faire du foot en prison, dans les banlieues etc. Le sport peut être un dispositif dans les mains du pouvoir pour exercer un contrôle de masses pour imposer un modèle ; de l’autre côté, il peut être vecteur d’émancipation populaire. Les deux projections s’insèrent dans cette dialectique puisqu’elles sont l’exemple de l’un et de l’autre.
Identités migrantes
Les quatre dernières projections ont eu comme fil conducteur la migration, l’accueil et les identités migrantes. N’importe quelle organisation abordant la question migratoire dans l’espace européen est obligé de commencer par la prise en compte des années ayant suivi la crise économique du 2008. Une bonne décennie s’est écoulée et pourtant, les conditions de vie des classes populaires, surtout celles qui habitent les pays baignés par la Méditerranée ne font qu’empirer. La restructuration du système économique, les inégalités entre le nord et le sud du monde, les guerres (plus ou moins déclarées), ont produit de larges vagues migratoires dont le territoire italien a été un protagoniste central. L’île sicilienne de Lampedusa et l’Italie ont été à la fois murs à franchir, portails à traverser, prisons à fuir, routes à parcourir ou bouées de sauvetage. Ces personnes, au fil des années, ont été utilisées comme prétextes politiques : une bonne partie du débat public italien s’est concentré sur la question migratoire avec l’objectif de détourner l’attention des problèmes sociaux grandissant. Pensons à l’histoire récente de Riace, petit village de Calabre qui pendant 20 ans a garanti aux migrants, grâce à la force de sa population et à l’énergie de son maire, Mimmo Lucano, un accueil digne. Lors de la rédaction de ce texte, cette réalité a été écrasée par une action judiciaire dramatiquement ironique : le maire de Riace a été accusé, en octobre 2018 sur ordre du procureur de Locri, d’« aide à l’immigration clandestine ». Il fut finalement déclaré innocent, mais la mairie tomba dans les mains de la Lega de Matteo Salvini. On se souviendra de l’été 2019 pour l’affaire du bateau Seawatch 3 et de sa capitaine Carola Rakete : elle venait de forcer le bloc naval imposé par le Ministre de l’Intérieur Salvini, pour faire débarquer dans le port de Lampedusa les 42 migrants sauvés de la mer. La capitaine du navire fut arrêtée puis relâchée, ce fut l’occasion d’une grande polarisation dans le débat public autour du sort des 42 migrants et de celui de la capitaine allemande qui a été l’objet des pires insultes, notamment misogynes : les images des militants de la Lega qui l’attendaient au port de Lampedusa, représentent une page sombre de l’histoire récente. Carola Rakete a, il faut aussi le souligner, un soutien important de la part des réseaux de solidarité locaux qui lui ont permis de rentrer en Allemagne. L’Italie n’a heureusement pas qu’un seul visage. A travers les quatre événements de ciné-club, nous avons pu creuser la question de la migration en Italie et en Belgique à l’heure actuelle. Nous avons pu aussi jeter un œil sur d’autres vagues migratoires : comme celle en Belgique des Italiens et les identités qu’ils ont construit dans les temps ; ou celle chilienne en Italie après le coup d’état de Pinochet en ’73. Cette dernière projection a été l’occasion pour voir qu’un autre accueil est possible si une volonté politique est présente. Les projections des documentaires sur la frontière des Alpes et celle de la Méditerranée ont eu un impact important dans notre réflexion sur le rôle que l’Union européenne joue à l’heure actuelle. Ce qui est certes c’est que nous avons ainsi pu dégager l’observation que les migrations sont des phénomènes sociaux complexes qui doivent être compris pour pouvoir se positionner et ne pas rester comme des spectateurs passif, mais se transformer en vecteur de solidarité entre les peuples.
05.12.2019 Frontiere, le vie per l’Europa
21.11.2019 Santiago, Italia
16.10.2019 « Il confine occidentale »
21.06.2019 «Quelque chose de nous» et «Nos ancêtres n’étaient pas gaulois»
20.06.2019 – « Antifaboxe 10 »
16.05.2019 – « The workers cup »
02.05.2019 – « Io Prometto »
02.04.2019 – « Pagine nascoste »
21.03.19 – « Oltremare (Colonies fascistes) »
26.02.19 – « Au bonheur des dames »
2018
2018
En 2018 nous avons organisé 10 projections dont 8 ont été encadrées dans deux cycles thématiques. En dehors de ce deux cycles nous avons organisé encore deux projections extra sur le sport et le génocide du peuple juif.
Participation politique
Le premier cycle de documentaires du CASI-UO, entre avril et juillet 2018, a eu comme fil conducteur les pratiques de participation politique. En octobre 2018 il y a eu les élections communales auxquelles les citoyens étrangers auraient pu participer. Nous avons proposé à notre public des documentaires et des débats qui d’un côté voulaient rappeler cette possibilité et de l’autre affirmer que la participation politique ne se réduit pas aux élections. “Ballots instead of bullets” disent les Américains : des élections, pas des balles pour résoudre les conflits. Entre les deux options, il y a d’autres parcours qui peuvent être menés par les peuples pour faire entendre leur voix et pour imposer leurs projets. Les documentaires choisis ont voulu parcourir idéalement un parcours de lutte politique : prise de conscience, action collective, victoire collective, défaite collective.
Monde du travail
Le deuxième cycle de documentaires du Casi-Uo, prenant place entre septembre et décembre, a eu comme fil conducteur le travail et les luttes dans le monde du travail. Nous avons choisi cette thématique parce que nous trouvons que le travail est au cœur de nos existences et que, trop souvent, les décisions importantes d’y sont pas prises par les travailleurs, qui sont pourtant les premiers concernés. En Europe, pendant les 30 années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, les travailleurs ont pu partiellement imposer leur voix, grâce à leur force : chaque droit social a été une conquête. Depuis 40 ans, ces victoires n’ont cessé d’être remises en cause par le néolibéralisme. Non content de s’attaquer aux organisations des travailleurs et à la grève, le discours dominant nous raconte qu’il n’y a plus des classes, ni des antagonismes de classe. Il n’y aurait plus d’ouvriers, si ce n’est dans les pays étrangers : en Occident l’existence même des travailleurs et de leurs intérêts spécifiques sont niés. Malgré ces efforts menés par les classes dominantes pour voiler la réalité du terrain, les faits sont autres et les travailleurs sont loin d’accepter d’être transformés en objets ou marchandises. Pour cela la lutte continue : pour le salaire, pour le temps, pour les conditions de travail, pour la vie et l’existence. Avec nos cinq projections nous avons voulu contribuer à cette lutte en stimulant des réflexions afin de faciliter la rencontre, la reconnaissance réciproque et l’organisation.
22.11.2018 Le geste ordinaire
08.11.2018 The harvest
25.10.2018 On a grèvé
26.09.2018 Vite al centro
13.09.2018 Rien ne nous est donné
05.07.2018 Gli ottopunti
18.06.2018 OPG-Je so-pazzo
24.05.2018 Where is my house?
17.04.2018 Rino, la mia ascia di guerra
22.03.2018 L’étranger
02.02.2018 Un sac des billes
autre
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Si vous êtes curieux·euses de découvrir les projections des années précédentes, nous vous invitons à consulter la page Archives, qui remonte jusqu’aux années 1970 : le début de l’histoire du Casi.
Se siete curiose e curiosi di vedere le proiezioni degli scorsi anni, vi invitiamo a visitare la pagina Archives, che risale fino agli anni ’70, all’inizio della storia del Casi.











































































